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Dark Side Of the moon

19 juillet 2006

Régime

  Elle se trouvait trop grosse et voulait perdre du poids avant son mariage prévu dans six mois. Mais quel régime choisir? Régime sans sel? Sans viande? A base de sachets diététique? Ou alors se faire rétrécir l'estomac? Non, elle avait encore mieux : se faire ligaturer les mâchoires. Cette technique lui paraissait plus sûre pour maigrir le plus rapidement possible sans craquer. Car même si elle en aurait marre, elle ne pourrait que tout au plus se bourrer de soupe, ses dents étant refermées les unes sur les autres. Sa décision fut ainsi prise et commença alors son régime. Bien évidemment, elle ne pouvait presque pas parler, mais quel joie de perdre enfin du poids. Aucun succulents petits gâteaux ne pouvaient franchir sa bouche dorénavant. Les jours passaient et elle en arrivait même à pouvoir regarder ses feuilletons préférés sans l'envie de grignoter devant la télé. Le jour où elle découvrit qu'elle avait perdu une taille fut célébré par une journée shoping avec toutes ses amies. Nous sommes le 21 avril 2006, deux mois avant son mariage et derrière le mur de béton qui se trouve à quelques centaines de mètres de chez elle, des gamins ne pouvant manger à leur faim ont pour seul moyen de se faire entendre des pierres, tandis que leurs aînés se font sauter avec des bombes. Oui, nous vivons vraiment dans un monde violent, surtout lorsque l'on est autiste aux problèmes des autres vivants sur le même sol que soit. Leur régime à ses gamins?  certainement pas un régime sans haine pour ces gens qui les ont exclu de leurs terres et ont érigé un mur de béton afin qu'ils n'aient l'idée de revenir demander leur du. Quand on vient d'un peuple martyrisé depuis des siècles et des siècles, on peut bien se donner le droit de faire subir la même chose aux autres après tout. Et puis il est tellement plus judicieux de se cacher derrière une religion plutôt que de se voir en tant que citoyen de la Terre comme six milliards d'autres. Le jour du mariage arriva enfin. Son poids idéal était enfin atteint. Pendant ces six mois de régime, quatre gamins étaient morts en balançant des pierres sur des soldats. Eux au moins, ils n'auront jamais de problèmes de poids...

diet

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12 juillet 2006

Un conte de fée....

Il était une fois, dans un lointain royaume, une jeune fille qui aimait la vie. Sa famille et ses amis étaient tout pour elle. Comme toutes jeunes filles de son âge, elle rêvait du beau prince charmant. D'ailleurs, un jeune homme séduisant, qu'elle avait croisé alors qu'elle rentrait chez elle, emplissait la totalité de ses pensées. Pas une n'était pour autre chose que lui. Elle ne l'avait vu que furtivement, mais elle sentait au fond d'elle même qu'elle n'avait pas laissé ce garçon indifférent non plus, du moins c'est ce qu'elle espérait de tout son coeur. Il l'avait regardée avec un regard tellement insistant, qu'elle était rentrée chez elle les jambes tremblantes et le coeur palpitant d'amour pour ce jeune inconnu. Mais comment pouvait-elle le revoir? Les jour passèrent, puis elle le recroisa au même endroit que la première fois. Le regard du jeune homme était encore plus insistant, alors elle décida de s'arrêter à sa hauteur. Après quelques secondes de silence qui parurent durer une éternité, le garçon se présenta et lui avoua ses sentiments. Et c'est ainsi qu'ils s'embrassèrent pour la première fois. Leur amour durait déjà depuis plusieurs semaines, quand une amie de la jeune fille décida d'en parler à la famille de cette dernière. Ses deux frères entrèrent dans une violente colère, à leurs yeux leur soeur déshonorait les siens. Il fallait donc à tout pris arrêter ce sacrilège et c'est donc avec la rage au coeur qu'ils attendaient le retour de la jeune fille à la maison familiale. Leur attente ne fut pas longue. Alors qu'elle rentrait à peine, le plus âgé des deux frères la pris par les cheveux et l'emmena à l'extérieur. Elle ne comprenait pas du tout ce qui était en train de se passer. Qu'avait elle fait? Ils arrivèrent dans une pièce exigu qu'elle n'avait encore jamais vue. Elle ne comportait aucune fenêtre, des déchets jonchaient  le sol, les murs étaient recouverts de moisissures et pour seuls meubles une chaise et une lampe sans doute volée chez une cabinet de médecin. D'autres garçons étaient là. Elle en connaissait de vue, certains étaient des amis à ses frères. Ses derniers quittèrent la pièce, la laissant seule avec une dizaines de jeunes hommes. Elle n'était pas rassurée, et elle en avait bien raison. Ils commencèrent à s'approcher d'elle avec des sourires sournois, la faisant toujours plus reculer vers le mur du fond de la pièce. Quand elle sentit son dos contre le mur de béton, elle se mit à crier de peur. Mais l'un des garçons sauta vers elle et lui mit une main sur la bouche, pendant qu'un autre lui prit les poignets afin qu'elle se débatte le moins possible. C'est alors qu'un troisième la déshabilla et lui fit ce qu'elle avait fait hier pour la première fois avec son prince charmant. Sauf que là, elle n'aimait pas ce garçon et que la douleur était insoutenable. Quand il eut fini, il essaya de l'embrasser sur la bouche, mais elle se détourna, le visage rempli de larmes. Puis un autre des garçons prit sa place afin de lui faire subir la même torture, et encore un autre, et un autre.... La jeune fille n'avait plus la force de se débattre, elle n'était plus q'une boule de douleur. Elle ne s'aperçut même pas quand sa torture prit fin. Il dû s'écouler plusieurs minutes quand elle réalisa que c'était fini. Elle n'avait plus la force de se lever, ils l'avaient laissée par terre. Son bas du ventre la faisait souffrir, comme si l'on lui aurait mis des lames de rasoirs. La porte s'ouvra, pour laisser entrer un de ses frères. Il s'avança vers elle. Alors qu'elle pensait qu'il allait l'aider à se relever, il vida le contenu d'une bouteille sur elle. Qu'est-ce que c'est? Alors qu'elle n'avait toujours pas réponse à sa question, il pris un briquet, l'alluma et le fit tomber sur sa soeur. La jeune fille hurla de douleur, elle était en train de brûler ! Elle courut en direction de la porte afin que l'on lui apporte de l'aide. Mais trop tard, elle ne fut pas assez rapide pour l'atteindre avant que tous les garçons ne soient sortis. Elle était devenue une torche humaine. Sa peau fondait, elle ne voyait plus, ses yeux ayant brûlés. Elle se roula parterre. Ses cris étaient tel un animal blessé hurlant de douleur. Mais personne ne vint à son aide. Elle perdit connaissance. Le lendemain, la porte se rouvrit. Une main ramassa un pendentif de la jeune fille qui était tombé de son cou alors que les garçons se déchargeaient sur elle. La jeune fille n'était plus qu'un squelette noir à moitié en cendres. Le Prince charmant n'y prêta guère attention et ressortit de la pièce.

salle

2 juillet 2006

Little boy

Je ne suis qu'un petit garçon, est pourtant je sais déjà à mon âge que la vie est dure. Avec mon frère et ma mère, nous vivons dans l'un des quartiers les plus pauvres de Londres. Mon père, je ne l'ai pas revu depuis déjà cinq ans. A vrai dire, je n'ai presque aucun souvenir de lui, il est parti alors que je n'avais pas encore trois ans. Ma mère m'a dit qu'il était comique. Il clair que c'est comique de se laisser sombrer dans l'alcoolisme et d'abandonner sa famille dans une extrême pauvreté. Néanmoins, à nous trois, nous essayons de survivre. Ma mère travaille dans un musique hall pour un salaire misérable, et nous, ses deux garçons, nous vagabondons dans les rues quand ce n'est pas dans les institutions pour jeunes indigents. Le jeu préféré de ma mère et moi est de regarder par la fenêtre de notre chambre les passants dans la rue, en leur imaginant une vie d'après leur apparence et leur gestuelle. Maman me fascine pour sa capacité d'imaginer de telles vies excentriques, que l'on en oublie que nous vivons dans le grenier d'une vieille maison avec pour seul meuble un lit et une table. Les hivers sont rudes lorsque nous revenons mon frère et moi à la maison pour les vacances de Noël. Mais l'amour de maman est là pour nous réchauffer et nous faire passer quelques jours de joie et d'amour. J'aimerai être artiste moi aussi plus tard, pour gagner plein d'argent et ainsi faire soigner ma mère. Car son état m'inquiète. Elle passe parfois des journées entière à pleurer. Des gens disent qu'elle n'est plus capable de s'occuper de nous et qu'il faudrait nous placer. Mais moi je ne veux pas quitter maman. Je n'en ai qu'une et je l'aime. Quand je serai célèbre, je m'achèterai une très grande et jolie maison, et maman pourra s'y reposer autant qu'elle y voudra. Personne ne pourra nous séparer jusqu'à la fin des temps. Je vengerai ainsi aussi ma famille de l'abandon de mon père. Je ne veux pas être comme cet homme lâche, jamais je n'abonnerai les gens que j'aime. Je ne suis qu'un petit garçon insignifiant vivant au fin fond de la pauvreté de Londres, mais mes ambitions me feront devenir Quelqu'un.

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1 juillet 2006

Juste une passagère...

 

   Ne vous est-il jamais arrivez de tomber amoureux d'une personne qui ne connaît même pas votre existence? Moi oui, et cela me rend à la fois triste et joyeuse, car paradoxalement, cela apporte un peu de soleil dans ma vie. Cette personne, je l'ai vue pour la première fois il y a quelques mois. J'attendais, assise sur le banc, le bus qui m'emmène à mon quotidien rébarbatif. Là, je la vois, à quelques dizaines de mètres au loin, parlant avec un conducteur de bus. Par le fait qu'elle porte la même tenue, j'en déduis que c'est son collègue. Quelques minutes passent, pendant lesquelles je ne la quitte pas des yeux. Puis vient l'instant où le bus qu'elle doit conduire arrive. Je ne pourrais pas vous dire pourquoi, mais sa démarche, nonchalante, les mains dans les poches ont fait naître une irrésistible attirance pour elle. Elle n'est d'ailleurs pas si féminine que ça. Brune, les cheveux courts, une montre d'homme au poignet, ne portant pas de maquillage,... Depuis ce jour-là, je ne cesse de penser à elle, tout en me disant que je suis débile, que ce n'est après tout qu'une inconnue. Pendant ces quelques mois, chaque matin, je priais pour la voir au volant du bus que j'allais prendre. Mais je dois vraiment être malchanceuse, car à aucun moment, cela n'arriva. J'ai du avoir au moins trois fois chaque conducteurs, mais jamais Elle. Néanmoins, je ne perdais pas moral. Il m'arrivait quelques rares fois, de la voir au loin, toujours avec ses collègues. Une envie de prendre le bus qu'elle allait conduire, ou tout simplement de la suivre où elle allait me démangeait. Mais je ne pouvais pas, car premièrement je ne peux pas arriver en retard à mon boulot,et deuxièmement parce que je suis trop timide. Et au fond, je savais que cela n'allait mener à rien, elle ne me connaît pas. Alors le temps passa... Puis vient la période où je ne la voyais plus du tout. Et alors là, je me disais qu'elle devait être en vacances avec sa copine. D'ailleurs, la plupart des matins où je ne l'apercevais pas, je l'imaginais faisant le grasse matinée, dans les draps de son lit, mais avec à ses côtés sa copine. Son absence fut tellement longue, que je n'avais plus du tout espoir de la revoir, et donc avec le temps, je l'ai complètement oubliée, jusqu'au jour où....

    

   Je sorts du boulot, le moral à zéro. Un ami devait logiquement me raccompagner en voiture, mais bien évidemment, il avait du oublier, ce qui n'améliore pas mon moral déjà très bas. Le bus arrive, il est bondé, chose dont j'ai horreur, surtout en pleine chaleur d'été. Arrivé à la grande station de bus, il s'arrête, pour le changement de chauffeur. Et là, je l'aperçois, les cheveux mouillés, une serviette sur les épaules. C'est Elle. On avait du lui faire une blague en l'arrosant. Mon coeur croit exploser quand je la vois monter dans le bus. C'est Elle qui va conduire. Alors que je l'avais complètement oubliée ces dernier temps, voilà qu'arrive le moment que j'attends tant et dont je n' avais plus espoir. Elle est là, au volant du bus. Je baisse le volume de mon mp3, afin de l'entendre parler à un homme. J'étais sur un nuage. Elle ne me connaît pas, moi qui l'aime en secret. Que la vie est injuste. Je ne pense même pas avoir une seule petite chance avec elle. Je ne me sens pas intéressante face à Elle, de plus, j'ai dois être plus de dix ans plus jeune. Elle doit en croiser des gens, et surtout des filles beaucoup plus jolies que moi. A cette pensée, je me sens découragée. Je ne suis pas bien placée dans le bus, je ne vois à peine son profil, ce qui est déjà pas mal tout de même. J'ai l'air d'une groupie qui veut à tout pris voir son idole, j'en ai presque honte. Le voyage me semble très court, voilà que je dois descendre à mon arrêt. J'ai peur de ne plus jamais la revoir. Je descends, le bus repart, prend un virage et disparaît dans les immeubles environnants. Mais juste avant qu'il ne disparaisse, je la vois, Elle regarde dans ma direction au lieu de regarder la route. Mais me regarde t-Elle vraiment? Je me dis que très certainement que non, Elle regardait quelque chose au loin derrière moi. Comment pourrais-je l'intéresser? Néanmoins, je n'oublierais jamais ce regard tourné vers moi, maintenant peut-être sait-Elle que j'existe....

 

   Le lendemain, je me lève plus heureuse. Je me dis que j'ai peut-être encore une chance de la revoir. Je choisis bien mes vêtements, car la veille on ne peut pas dire que j'étais vraiment en valeur... Ma journée de travail passe rapidement, vient enfin le moment de rentrer chez moi. Sera t-Elle là? Il faut que je prenne le bus de 17h30, car tous les jours il y a un changement de conducteur à ce moment là sur cette ligne et c'est celui-là même qu'Elle conduisait hier. Je marche donc à grands pas vers l'arrêt. Il y a encore pas mal de monde qui attendent. Je regarde sur ma droite, je crois défaillir. Elle est juste là, à dix centimètres de moi. Encore une fois, ces collègues ont du lui faire la blague de l'asperger d'eau. Ses cheveux sont mouillés et elle porte une serviette sur les épaules. Je suis totalement prise au dépourvue. Et là, j'adopte le comportement débile de la fille super timide : je m'éloigne d'elle, pour marcher un peu plus loin sur le quai. Mais comment ai-je pu faire cette chose aussi bête?! Je me suis sentie tellement nulle à côté d'elle que je ne suis même pas restée à ses côtés. Bravo ma fille, dans le genre "je ne sais pas accoster une personne", tu as touché le gros lot. Le bus arrive et s'arrête. Le changement de conducteur va s'opérer. Mais avant de monter, Elle laisse monter les passagers. Elle se tient juste à l'entrée du bus. Je passe donc devant Elle. J'ai mes lunettes de soleil, je fais genre que je ne la regarde pas. Je veux savoir si Elle, Elle me regardera. Mais j'ai tellement bien joué mon rôle de la fille regardant droit devant elle, qu'en fait je ne sais pas si Elle m'a regardée. Mais qu'elle idiote je fais décidemment! Après quelques petites minutes, Elle prend place au volant du bus, puis démarre. Les passagers doivent me trouver bizarre que je ne m'assois pas et reste debout à l'avant du bus alors qu'il est presque vide. Je veux avoir une bonne place pour voir l'objet de mes désirs. Pendant plus d'un quart d'heure, je n'ai cessé de la regarder via son rétroviseur intérieur. Tous ses petits tiques, ces énervements après les autres conducteurs, ses yeux, sa bouche....me donnent de plus en plus envie d'elle. A aucun moment Elle ne regarde dans son rétro dans ma direction. J'en suis triste, mais paradoxalement soulagée, car si Elle m'aurait adressé, ne serait-ce qu'un moindre petit regard, je pense que mon coeur n'aurait su le supporter et mes jambes se seraient écroulées, me laissant tomber comme une chiffe mole au sol. Mais je veux rester le plus longtemps possible ici, je veux que ce trajet ne s'arrête jamais. Et si je restais jusqu'au terminus? Le problème, c'est qu'il se trouve loin de chez moi, et comme une idiote je devrais remonter dans le bus pour refaire le trajet en sens inverse, non sans m'être ridiculisée devant Elle. Ho mon Dieu! Mon arrêt, déjà! Que faire? Je pense que le mieux serait de descendre. Après tout, ceci n'est que pur fantasme. Retourne sur Terre ma petite. Rentre chez toi. C'est donc le coeur serré que je descends du bus qui repart aussi tôt, sans un regard dans ma direction...

         

      Encore une nouvelle journée, j'espère saisir enfin ma chance aujourd'hui. Ce coup-ci, je resterais à côté d'Elle sur le quai si c'est le cas. Je ne veux pas refaire les erreurs d'hier. Je suis prête pour le combat! Je fais tout pour que ma journée passe le plus vite possible. Je sors du boulot avec un mal de dos et fatiguée, mais avec la joie au coeur de La retrouver. J'arrive donc à l'arrêt. Personne, Elle n'est pas là. Peut-être est-elle en retard? Le bus arrive. Elle n'est toujours pas dans les environs. J'hésite à y monter, peut-être est-ce au prochain que le changement se fera? J'entends le conducteur répondre à une vieille femme qu'un autre conducteur doit arriver. Je ne peux plus attendre, je veux la revoir. Je guète son arrivée. Voilà, l'autre conducteur arrive enfin et c'est.... un homme qui vient s'installer derrière le volant. Ma gorge se serre. C'est idiot, mais mon espoir ne se construit que sur ces quelques petites choses. J'ai peur de ne plus jamais la revoir. Je sais que jamais il n'y aura quelque chose entre Elle et moi, qu'Elle ne sera sans doute jamais que j'existe et que j'ai pour Elle de tels sentiments... Je ne suis qu'une passagère parmi tant d'autres. La vie n'est pas un conte de fée...

 

26 juin 2006

La page

froisse

La page blanche....Voilà à quoi je suis confrontée depuis une demi-heure. Cette blancheur, qui plus le temps passe, distille dans son corps les quelques mots qui sortent avec difficulté de ma tête. Mais rien à faire, le vide est toujours là, il m'énerve, pourquoi à ce moment présent je ne suis plus du tout capable de sortir quoi que ce soit de sensé afin de noircir cette page! Elle n'est pourtant pas vivante, mais je l'imagine en train de me narguer. Alors pour lui montrer que je ne veux me laisser faire, je la gave de mots, encore et encore, aussi vite qu'ils apparaissent dans ma tête. Mais là encore ma faiblesse s'accroît. Mes phrases ne veulent rien dire, j'en ai les larmes aux yeux. Pourquoi cette page ne veut pas de moi? de mes mots? J'ai envie de hurler, mais ce serait donner victoire à mon adversaire. Je sais qu'elle m'observe, me guette. Elle doit bien rire de me voir dans cet état de folie. Pendant ces longues minutes elle est le centre de toutes mes pensées, "qu'écrire et comment l'écrire?". Les idées sont là mais rien ne se forme. Elle me nargue, je le sens... Si je ne peux être créatrice, je serais donc destructrice. Mon stylo devient le poignard de sa mise à mort et c'est avec des gestes violemments saccadés que je la tache. Je ne veux plus voir ce blanc, je souille sa perfection immaculée. Je veux qu'elle souffre autant qu'elle m'a fait souffrir. Alors qu'elle n'est à demi consciente, incapable de recevoir ne serait-ce qu'un mot, je la prends à deux mains, la déchire et la compresse de toute mes forces afin qu'elle ne devienne qu'une boule compacte. La voilà totalement inutile. Seul son cercueil de plastique voudra encore d'elle, où elle rejoindra ses autres soeurs jumelles ayant eu la même mauvaise idée de rejeter mes mots...

froisse

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